mercredi 1 avril 2009

Dessins de mode des créateurs

J'ai toujours été fascinée par le fait de dessiner des vêtements. Enfant je rêvais de ce jeu qui s'appelait "Dessinons la mode". J'ai eu d'autres jeux mais pas celui-ci, alors je me suis créé des silhouettes de papier dont je dessinais les tenues. A 12 ans je voulais être styliste, mais j'ai vite été rebutée par la difficulté du métier, ses trajectoires aléatoires et son obligation à constamment se renouveler pour exister.


Je reste forcément toujours sensible à ce milieu, aussi lorsque mon homme m'a offert ce livre j'ai été plus que comblée. "Dessins de mode des créateurs" de Laird Borelli présente 280 croquis de 60 stylistes, couturiers ou jeunes créateurs, fers de lance de la mode contemporaine.


Directrice éditoriale du site web Style.com à New York, Laird Borelli est historienne de la mode et auteur de plusieurs ouvrages sur ce thème. Elle a également été commissaire de nombreuses expositions de mode. Dans la préface de l'ouvrage, elle explique "Nombreux sont les créateurs de mode qui restent aujourd'hui attachés à l'art du dessin et continuent à trouver magique la manière dont le feutre, la plume ou le crayon parviennent à traduire sur le papier, sous une forme matérielle construite, des pensées et des émotions intangibles". Les créateurs ayant participé à l'ouvrage ont ainsi "accepté, en nous confiant leurs dessins, de dévoiler la face la plus intime de leur travail. Chaque illustration, élégante et raffinée, proche de la BD ou du manga, en noir et blanc ou en couleurs, à l'encre ou à l'ordinateur, lève le voile sur le processus de création lui-même et met ainsi en lumière de façon étonnamment concrète l'impulsion à la base d'un vêtement ou d'une collection."


Cette plongée à la source du travail des créateurs de mode a effectivement un côté magique. Connus ou moins connus, on va de découvertes en découvertes, à chacun sa technique, son univers, mais tous se rejoignent en expliquant combien le dessin représente l'essence même de leur processus de création.

J'ai aimé découvrir le travail extrêmement précis sur les imprimés de Basso et Broke, l'univers d'Antonio Berardi formé chez Galliano, les croquis de Burfit et des soeurs Rodarte, les créatures de Giambatista Valli, les drapés plissés de Christopher Kane, les femmes toutes en jambes de Véronique Leroy, l'insouciance et la légèreté colorée des belles de Rykiel. C'est aussi l'occasion de voir le travail sur papier des plus connus comme Karl Laggerfeld, Christian Lacroix ou Yves Saint Laurent. Il est également étonnant de voir combien Ricardo Tisci est habité par le mannequin Maria Carla Boscono lorsqu'il dessine.
La couverture du livre est illustrée par un croquis de Gianfranco Ferré. J'aime son travail très architecturé sur les formes et les volumes. Ce qui n'est pas étonnant puisque comme Paco Rabanne ou Husseyn Chalayan, il a étudié l'architecture avant de travailler dans la mode. Le livre rapporte cette citation de lui " Je n'ai jamais pu imaginer une robe inerte accrochée à un cintre. Une silhouette saisie dans ce qu'elle a d'essentiel -les épaules, la taille et les jambes qui s'étendent jusqu'au bord inférieur de la feuille de papier- n'est constituée que de quelques coups de crayons mais c'est déjà une figure humaine. "
Il se trouve que je possède deux dessins originaux de Gianfranco ferré, un cadeau de fin de stage que j'avais effectué chez Dior juste avant que John Galliano le remplace et prenne la direction artistique de la Maison. J'en ai toujours aimé le trait et le sens de la couleur, ils ont désormais encore plus de valeur à mes yeux depuis cette plongée dans l'intimité de la création de mode :









Si vous aimez la mode je vous recommande donc fortement ce livre. Pour clore ce billet, je ne manque pas de vous donner quelques liens pour la fête du Link initiée par la belle Frieda que j'anime donc jusqu'au 10 avril. je ne pouvais parler de dessins de mode sans citer le blog d'Isabelle, j'aime tellement les dessins et les histoires modesques et stylistiques de cette accro de la mode. Il y a aussi Katika, collaboratrice au magazine wow, cette fille anime de multiples blogs. Il y en a deux que j'apprécie particulièrement pour cette façon singulière de dessiner et présenter ses fringues, j'espère qu'elle les reprendra bientôt : in the dressing et she's got nothing to wear.



4 commentaires:

Frieda l'écuyère a dit…

Quelle chance tu as de posséder ces dessins originaux ! Dans les 80's, avec mon budget d'étudiante, je me ruinais pour acheter des numéros de la Mode en peinture.

mariga(z) a dit…

Oh oui, ces dessins sont des trésors !! Quelle chance :o)

J'ai aussi voulu faire du stylisme en 5è, avant c'était archéologue en 6è, et en 4è architecte d'intérieur... pour finir sur les bancs de la fac d'archéo :o)))

Ca sent la fête du link ici... Isabelle est parfaitement à propos avec ce billet, et tout comme toi j'avais beacoup apprécié le blog She's got nothing to wear par Katika.. sans ceser de baver devant les low boots APC !!

Anaïk a dit…

Merci pour ce joli post, je rêve d'apprendre à dessiner pour mieux formaliser mes idées avant de les coudre, ça m'aiderait sacrément. Tes croquis de G. Ferré sont de véritables trésors ! Isabelle d'Accro de la Mode est très douée en la matière, j'envie son talent !

Nad a dit…

@ frieda : oui je reconnais ma chance, j'ai aussi un marc bohan mais il me fait moins d'effet. la mode en peinture Késako ?

@ marigaz : je les considère tellement comme des trésors que je n'ose même pas m'en séparer pour les faire encadrer, toi aussi styliste en 5 ème c'est drôle...

@ anaik : merci, c'est vrai que moi aussi j'aimerai bien manier le crayon pour les mêmes raisons, on dit qu'il n'est jamais trop tard