Vis ma vie en stilettos

ça fait un petit bout de temps que je pense à ce billet. J'avais prévu de faire la belle et de vous raconter ma première journée avec mes gladiators façon Carrie Bradshaw aux pieds.

Parce que moi les talons de 10 cm même pas peur, je maîtrise depuis quelques années maintenant, même avec une poussette à trimballer dans le bus si il le faut. Ouais, moi je fais ma Monica sans souci. J'ai choisi mon camp, pour faire écho à cette phrase dans l'édito du Figaro Madame d'il y a quelques semaines du numéro spécial chaussures : "les stilettos me racontent l'audace folle de celles qui se mettent en danger pour être un peu au dessus". Je stiletto dans toutes les situations. Pas forcément pour être au dessus d'ailleurs, mais parce que j'aime l'effet sur la silhouette et la démarche qui va avec, et peut-être aussi parce qu'en ballerines je ne suis pas plus haute que Kylie Minogue, ce qui ne m'a jamais complexée au demeurant mais prendre 10 cm d'un coup je trouve ça assez grisant je dois bien le dire.

Donc le 1er jour où j'ai testé mes gladiators, j'étais à fond dans l'extrême, je suis même allée faire des courses chez Ikea en tramway (ça se passe à Nantes), dont je suis revenue chargée de cintres (faut bien organiser le vestiaire) d'un wok( pour la cuisine diététique) et de lampes de table, le tout sans casse. Même ma voisine était impressionnée. Ha ça oui j'étais fière, du 10 cm j'en avais déjà mais un peu plus stables et plus épais que les gladiators, après une telle épreuve me suis je dis, plus rien ne pouvait m'arriver perchée sur des stilettos j'étais diplômée haute stabilité.

Tu parles ! Il y a quelques jours j'avais pour délicate mission d'aller nourrir en soirée le chat d'une de mes amies absente qui habite dans le voisinage (10 minutes à pied, un détail d'importance). J'étais partie légère après le dîner, perchée sur des low boots dont je répète à l'envie que ce sont de vraies chaussons devant mes collègues impressionnées par tant de hauteur. Je nourris le chat comme prévu, je ruse pour fermer la porte avant qu'il ne s'échappe. Et là, une fois dehors patatra je me rends compte qu'il me manque un talon. Horreur, malheur, je me retrouve exactement comme sur cette photo trouvée sur le blog de Jack and Jill qui m'avait touchée à l'époque.

La rue de mon amie n'étant pas éclairée j'ouvre à nouveau la porte de la maison pour retrouver mon talon sur le paillasson, et bien sur le chat en profite pour prendre la poudre d'escampette. Vous imaginez la scène : mon talon dans la main, moi claudiquant pour le rattraper, grandiose ! Heureusement j'ai réussi à le ramener au bercail. Et moi je suis retournée dans mes pénates cahin caha me jurant qu'on ne m'y reprendrait plus. Je me sentais comme un travesti qui rentre à l'aube après ses déboires de la nuit.

Epilogue : et bien après une nuit réparatrice je suis repartie perchée, sur des compensées cette fois, les low boots sont en réparation chez le cordonnier, et j'ai même remis mes gladiators hier.

Le stiletto et moi ça continue envers et contre tout, et pour vous ?